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1) L'évolution de la téléréalité en France

Jeux télévisés et téléréalité

Problèmatique :

Dans quelle mesure les jeux télévisés sont-ils des entreprises de manipulation ?

La téléréalité est née aux Etats-Unis dans les années 70 mais n’est apparue en France qu’à partir des années 90. Elle subira un tournant dans son histoire en France en 2000 avec une nouvelle structure qui lui permettra d’augmenter son audience et par conséquent ses bénéfices. Ainsi donc la téléréalité existe depuis de nombreuses années. On pourra donc se demander : Comment la téléréalité a-t-elle évoluée au cours du temps tout en restant un fait de société ?

 

Durant les années 90, plusieurs téléréalités verront le jour, comme par exemple «Perdu de vue» qui visait à chercher des personnes disparues ou bien encore «Témoin N°1» qui avait pour objectif de retrouver des criminels grâce aux appels à témoins. Ces premières émissions eurent un gros succès grâce à une structure qui consiste à médiatiser des individus ordinaires vivants réellement des situations extraordinaires. Ici le spectateur est attiré par l’extraordinaire, il regarde quelque chose qu’il ne vit pas par simple curiosité. Il y a eu plusieurs critiques à cette télé-réalité car celle-ci bouleverse les codes de la télévision. Ces émissions font souvent appel à la pitié ou aux rêves du téléspectateur en montrant des images de pauvreté, de problèmes sociaux ou à l’opposé, en nous montrant la nouvelle vie du dernier gagnant du Loto ou celle des stars.

 

D’après une réflexion sur les émissions dites «de téléréalité» du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel), «Le genre de la téléréalité procède de deux évolutions : l’évolution technique du numérique, permettant aux anonymes de produire et de diffuser des images, qui a bouleversé la façon de faire de la télévision ; une évolution sociologique : la volonté d’accéder à un moyen de « mass média » s’est généralisée.» Ces évolutions ont permis, en France, l’apparition d’émissions en rupture avec le schéma traditionnel de la téléréalité.

Guillaume Soulez, professeur à la Sorbonne et chercheur associé au Laboratoire communication et politique (CNRS), définira la téléréalité comme étant « fondée sur une mise à l’épreuve de candidats cobayes pour réaliser les conditions d’une expérience psycho-sociale sous les yeux du public, afin de chercher à lui révéler une réalité » à l’image de «Loft Story» ou tout autre émission mettant en compétition un groupe de personnes dans un lieu délimité avec des éliminations hebdomadaires.

 

Avec ces évolutions, on peut assister depuis 2001 à des émissions davantage scénarisées, comme par exemples «Les anges de la téléréalité» et «Koh-Lanta», où la production influence les participants pour créer des situations tendues afin de mobiliser l’attention du spectateur. Pour François Jost, membre du comité de lecture de CNRS Éditions, la téléréalité montre des scènes qui n’auraient jamais existé en dehors du contexte créé par et pour l’émission.

 

De plus, l’évolution de la société pousse la téléréalité à toujours plus de provocations pour capter de l’audience. «L’île de la tentation» en est l’exemple parfait, cette émission utilise la nudité, la tromperie ou encore la violence, pouvant apparaître entre certains candidats, pour attirer toujours plus de spectateurs. Les productions vont même jusqu’à pousser certains candidats à une hyper médiatisation en créant un buzz, à l’image de celui créé par Nabila, participante de la saison 5 des «Anges de la Téléréalité». En effet on peut fortement penser que le fameux «Allo? Nan mais allo quoi» est une pure invention de la production destinée à élever Nabila au rang de star nationale et ainsi créer un retour d’argent important.

 

Pour finir le décès d’un des candidats de «Koh-Lanta» et le suicide du médecin, en charge des soins, suite à la pression médiatique nous montre les risques de telles émissions. Ces risques sont normalement évités grâce au CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) qui applique des règles et des contrôles aux différentes émissions de téléréalité et doit ainsi s’adapter à l’évolution des émissions de téléréalité.

 

Nous nous étions demandé comment la téléréalité a-t-elle évoluée au cours du temps tout en restant un fait de société. Suite à notre analyse sur le bouleversement de celle-ci, on peut clairement voir que la téléréalité s’adapte à son temps, techniquement et sociologiquement parlant, pour pouvoir rester une grosse source d’argent. On retiendra les deux grosses différences entre les émissions de type «Loft Story» et celles de type «Perdu de vue» qui ne fonctionnent pas du tout de la même manière sur les spectateurs mais qui ont pour même visée de se faire beaucoup d’argents.

 

 

La téléréalité est un genre télévisuel dont le principe est de suivre sous forme de feuilleton, la vie quotidienne d’anonymes ou de célébrités. Depuis une dizaine d’années, elle bouleverse le panorama de l'audiovisuel des français à travers la diffusion massive d’images d’un nouveau genre. En effet, la vie privée des participants est devenue le sujet premier de ces émissions.

 

Les dispositifs employés dans ces émissions sont encore peu connus des téléspectateurs. Ainsi, ces programmes peuvent manipuler le public car les producteurs n’hésitent plus à scénariser leurs émissions pour créer une réalité fictive, souvent exagérée.

 

Nous nous sommes donc posé la question suivante :

«Dans quelles mesures les jeux télévisés sont-ils des entreprises de manipulation ?»

 

Nous vous invitons à prendre connaissance de ces différentes parties afin de trouver la réponse à cette question :

→ L'Evolution de la téléréalité en France

→ Endemol : Le Géant de la téléréalité

→ Les techniques de développement

→ Le Pouvoir de l'image

→ La téléréalité, un tabou ?

2) Endemol : Le Géant de la téléréalité

Avant la téléréalité, la télévision était un écran froid sans aucune interaction. Ce support était moins communicatif qu’aujourd’hui car il n’y avait pas de possibilité de pouvoir interagir avec la télé.

 

La naissance de la téléréalité fut donc perçu comme une nouveauté par la population et les responsables de ces émissions. Il s’agissait de créer quelque chose de totalement nouveau, sur un terrain vierge de toute production, une nouvelle dynamique.

L’apparition de la téléréalité a vraiment apporté une certaine interactivité avec les téléspectateurs. En effet le téléspectateur est actif dans la mesure où il a la possibilité d’élire son candidat préféré grâce aux SMS.

 

Le public y prend goût et surprend même la production en votant par exemple pour Magalie de la Star Ac 5 alors qu’elle n’a pas du tout le physique d’une star de télé. Les téléspectateurs dominent donc la production et jouent avec ses codes.

La téléréalité est dirigée par une société de production, le géant de l’audiovisuel : Endemol. Dans cette analyse, nous allons comprendre en quoi Endemol, par le biais de la téléréalité nous manipule-t-elle ?

 

Présentation D'Endemol

Endemol a été créé par deux grands producteurs : John De Mol et Joop Van Ende.

John De Mol, natif des Pays Bas est le producteur le plus important et connu dans le monde de télévision en ayant créé «Big Brother» en 1997. Il s’agit d’un concept bien particulier à savoir d’enfermer des candidats dans une maison durant trois mois et de les filmer 24 heures sur 24. Les candidats sont expulsés à raison de un par semaine et ceux sur le vote du public. Le dernier candidat restant est déclaré vainqueur et gagne une somme d’argent.

 

Joop Van Ende est un producteur néerlandais ayant produit Holiday On Ice, détenteur de la licence d’exploitation du Roi Lion.

La téléréalité a connu son grand début avec Loft Story. Cette émission est une adaptation de «Big Brother» créée par John De Mol. Ce producteur a trouvé son inspiration grâce à un projet nommé «Biosphère II». L’idée était de construire une serre géante en forme de dôme, d’accueillir pendant une année quatre hommes et quatre femmes et de les laisser se débrouiller. Le concept a tapé dans l’œil de John De Mol qui l’a lié au concept du roman «les dix petits nègres» d’Agatha Christie. L’idée : qu’il ne reste qu’un candidat.

 

Grâce à Loft Story, Endemol a donc grandit et est à présent une des plus grosse entreprise de production audiovisuelle du monde. Elle a créé, à elle seule, le flot de téléréalité très médiatisé aujourd’hui. En effet ces émissions sont tellement médiatisées que les psychologues, sociologues et publicitaires, en les analysant, leur ont donné une valeur sociale et politique.

 

Endemol, en plus de produire ces téléréalités, gagne de l’argent grâce aux candidats. Certains magazines tirent énormément de profits des productions d’Endemol. En effet, deux exemples frappants sont Entrevue et Choc dirigés par Gérard Ponson. Ses ventes ont augmenté de 14,6% l’année du Loft contre 1,9% l’année précédente. Ces magazines sont en tête de vente des kiosques et ce, car M.Ponson a compris ce qui faisait vendre : l’image. De ce fait sur chaque couverture on peut voir une candidate issue de production d’Endemol. Leur tenue étant dégagée, les magazines se vendent par milliers. Les photos sont gérées uniquement par TF1 et Sipa et Endemol France qui touche les droits d’auteur. Sipa est une agence de presse réputée mondialement et qui détient l’exclusivité des photos d’Endemol France.

 

Il y a donc un réel business autour de toutes les productions d’Endemol et chacun se divise les parts de marché.

 

Les Candidats, Les Tournages

On peut souvent se demander ce qui pousse les candidats à participer à ce genre d‘émissions. D’après le Benoît Delmas et Véronique Richebois, dans leur livre «L’histoire secrète d’Endemol», les candidats sont intéressés et motivés par le fait d’être un «people» ce qui leur procure une réussite personnelle du fait d’être à la une de certains magazines durant quelques semaines. La prophétie d’Andy Warhol se réalise : chacun veut jouir de son «quart d’heure de célébrité».

 

Le mystère reste très présent sur leurs revenus, en effet les joueurs sont juste des candidats, de ce fait ils gagnent les gains du jeu qui sont non imposables mais ne touchent pas le droit à l’image car ne sont pas salariés. Il y a donc une réelle mainmise de la part de la production sur leur image et leurs produits dérivés. Par exemple la biographie de Loana qui a été tirée à 130000 exemplaires ou encore le premier single de Jenifer.

 

Un autre côté obscur de ces productions est le fait qu’elles disposent d’une main de fer concernant les propos pouvant être cités par les candidats.

 

À propos de ces candidats, il y a eu une réelle évolution de leur part. En effet, les premiers candidats de Loft Story ne savaient absolument pas où ils allaient ni comment allait se passer ce nouveau jeu. C’était du jamais vu donc le jeu était finalement pimenté par leur naïveté.

 

Aujourd’hui tout le monde sait comment se passent les jeux de la téléréalité, l’enjeu est donc différent surtout pour les candidats. En effet aujourd’hui les candidats de ce genre de jeu peuvent aspirer à un avenir en sortant de ce genre d’émissions. Il y a donc un véritable jeu de rôle qui se met en place de leur part car ils sont conscients de leur notoriété (peut-être éphémère) dans certains magazines. Ils exagèrent donc ce qu’ils sont afin d’être remarqués, c’est pourquoi on retrouve dans ces émissions des «grandes gueules» ou encore des ignares. Chacun joue son rôle pour être célèbre et marquer les esprits dans le temps.

 

Le tournage de ces émissions est très spécifique. En effet, d’après le psychiatre Serge Tisseron, dans son livre «L’intimité surexposée», les candidats sont amenés à tourner plusieurs fois les mêmes scènes quotidiennes et sont gardées au montage uniquement les prises où les candidats s’énervent ou montrent un comportement non adapté à la situation.

 

La sélection est tout aussi spécifique. Les candidats avant d’être choisis remplissent des questionnaires afin d’être cernés par la production. De ce fait s’ils ont des souvenirs malheureux ou des tendances à s’énerver pour certaines choses la production fera en sorte de créer une situation où le candidat sera dans un état de détresse ou d’énervement comme par exemple lors d’un épisode de Secret Story où l’on voit une des candidates jeter à terre une boite d’œufs car elle ne supporte pas de casser des œufs encore et encore.

 

On peut donc conclure, suite à la lecture de «L’Histoire secrète d’Endemol» qu’il y a une réelle manipulation des candidats et un non-respect de la dimension humaine de ces derniers. En effet ils ne semblent être que des supports pour vendre un maximum d’audience et de produits dérivés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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3) Techniques utilisées par la Production pour développer la télé réalité

La société Endemol est le premier producteur d’émissions type Télé réalité, Jeux, Divertissements. Endemol France a produit environ 16h de programmes chaque semaine en 2008. Endemol a recours à de nombreuses techniques et procédés qui attirent le téléspectateur afin d'avoir un taux d'audience le plus élevé possible. Dans cette analyse, nous allons donc tenté de répondre à la question suivante : Quels sont les procédés utilisés par les producteurs d’émissions de télé réalité afin d’attirer le téléspectateur ?

 

 

-Choix des candidats et Casting :

Le casting est devenu la méthode de recrutement la plus popularisée auprès des producteurs d'émissions télé-réalité. Le recrutement par casting suit une logique particulière : une personne est principalement choisie pour l’image qu’elle renvoie plutôt que pour ses compétences personnelles. Les choix des candidats sont par conséquent très structurés mais ces choix sont pourtant très importants car ce sont les candidats qui auront le pouvoir de faire monter le taux d’audience.

 

Le directeur de casting travaille pour le producteur de l’émission. Le client et le directeur ont donc préalablement définis ensemble les critères de sélection des candidats, des critères qui sont souvent très précis.

 

Pour la télé-réalité, le choix du candidat se fait alors sur le potentiel du candidat par rapport au rôle qui lui sera attribué. Dans chaque émission se confrontent des candidats différents qui présentent des caractères différents : il y a la «grande gueule», le «sensible», le «rebelle», la «surdouée», le «grand frère»... Aucun de ces caractères ne doit être négligé, car chaque téléspectateur doit pouvoir s'identifier auprès d’au moins un candidat.

 

De plus, le fait de disposer de candidats de différentes origines sociales et ethniques est très important pour amplifier ce sentiment d’identification et atteindre les téléspectateurs de toutes nationalités.

La sélection des candidats est un enjeu capital, car ils sont la matière première sur laquelle la production mise beaucoup d'argent.


 

-Public visé et heure de diffusion :

En termes de public ciblé, certaines chaînes cherchent avant tout à toucher la ménagère de 50 ans, mais les émissions diffusées en première partie de soirée ciblent souvent un public large et familial. Le jeune publique est une cible prioritaire (en particulier pour les émissions diffusées en fin d’après-midi).

 

Concernant le jeune public, les émissions dites «de téléréalité» sont parfois vues comme un moyen de réconcilier les jeunes avec la télévision généraliste. Selon certains, le jeune public apprécierait particulièrement le spectacle de jeunes adultes qui se comportent comme des adolescents. La production atteint donc l’audience du jeune public grâce aux comportement immatures de certains candidats.


 

-Le concept de la téléréalité

Le téléspectateur doit avoir envie de connaître la suite des événements et pour cela, la production utilise différentes techniques afin de captiver son attention, l’objectif étant de le fidéliser et ne pas lui donner envie de changer de chaîne. Du fait que leur cible est précisément connue, les moyens sont adaptés.

 

ð Faire du Buzz

Afin que le téléspectateur retrouve un peu de sa réalité au sein de l’émission. Par exemple, l’émission «Secret Story» a trouvé le moyen d’augmenter ses audiences en intégrant des disputes, des formations de couples ou encore des mensonges, manipulations, mystères et secrets à découvrir.

 

ð Mise en place du suspens

En étudiant quelques émissions de téléréalité, en particulier «Secret Story», on peut relever quelques procédés utilisés par la production afin d’instaurer un climat de suspens et d’attente pour le téléspectateur :

 

-La voix off : La voix off est un procédé narratif utilisé dans le domaine audiovisuel consistant à faire intervenir une voix qui n'appartient pas à la scène, et qui semble neutre. Elle est fréquemment utilisée dans les émissions de téléréalité afin de communiquer une description ou un commentaire, qui a pour but de laisser le téléspectateur perplexe. Par exemple, on peut entendre dans les émissions de Secret Story : «La tension monte dans la maison des secrets», une des phrases qui peut capter l’attention du téléspectateur et l’inciter à regarder la suite de l’émission.

 

-L’intervention de la publicité : La publicité intervient tout le temps à un moment où le téléspectateur désire voir la suite du programme, lorsqu’un fait anormal est présenté avec des courtes images du buzz. Puis le présentateur réapparaît et pose des questions à suspens dont seule la production connaît les réponses. La production parvient alors à instaurer un suspens auprès du téléspectateur, curieux de connaître les détails de l’histoire, qui ne peut s’empêcher de regarder la courte page de publicité.

-Scénarisation : On peut s’interroger sur l’aspect spontané et réel des émissions de téléréalité. Les candidats savent qu’ils sont filmés à tous moments, où qu’ils soient, et par conséquent n’agiraient-ils plus naturellement ? Il y a en effet une scénarisation aménagée : il y a mise en place de défis à relever, souvent contre un autre participant, des thèmes à respecter ou encore des clash organisés.

 

 

Jérémie Assous est un jeune avocat spécialisé dans la protection des participants aux émission de téléréalité. Selon lui, la téléréalité représente une véritable fiction :

«Prenez "Loft Story", les treize participants étaient filmés en moyenne 22 heures par jour, par 45 caméras, soit un total de 990 heures d'images tournés par jour, pour une demi heure de diffusion chaque soir. Chaque diffusion quotidienne utilisait donc seulement 0.05% du total des images disponibles. De plus, les participants devaient exécuter toutes les consignes de la production, respecter un emploi du temps prévoyant des activités différentes toutes les 15 minutes. Les scènes sont répétées, les costumes et sujets de discussion imposés. Cela permet de fabriquer n'importe quelle histoire, de créer du suspens, d'exagérer l'importance de quelques minutes.». Il montre donc l’importance du nombre d’heures de tournage pour créer un scénario à travers des témoignages de candidats.

 

Ainsi, les émissions de télé réalité parviennent à accrocher le téléspectateur, tout en atteignant les trois objectifs suivant :

  • Les émissions de téléréalité attirent grâce à une diffusion des émissions à des heures de grandes écoutes.

  • Les téléspectateurs sont divertis.

  • Puis le suspens est instauré afin de retenir le téléspectateur.

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En une décennie, la téléréalité a bouleversé le paysage audiovisuel français et, aujourd'hui, son image est largement déployé. «La téléréalité a submergé l'offre télévisuelle et a conditionné le mode d'écriture des autres programmes», explique Pascal Josèphe, président-fondateur d'un cabinet qui, associé à Eurodata TV (Médiamétrie), a créé NOTA (New on the Air), un outil de veille sur les nouveaux programmes des télévisions internationales. Mais aujourd’hui, on peut aussi réellement remettre en question le terme «réalité».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4) Le Pouvoir de l'image

Dans les émissions de téléréalité, les sociétés de production jouent sur les émotions d’inconnus placés dans des situations exceptionnelles : ce sont en quelque sorte, des expériences psycho-sociales. Les producteurs créent un contexte dans un cadre télévisuel et les téléspectateurs observent les réactions de candidats soumis à cet environnement.

 

Si ces émissions semblent créées dans le but unique de divertir les téléspectateurs, elles ont en réalité un impact sur le public. Elles véhiculent certaines valeurs qui seront modèle de société et de conduite pour certaines personnes. Elles fascinent également et poussent le téléspectateur à suivre ces programmes.

 

L’exemple du buzz de Nabilla où une phrase est reprise par la société entière, nous interpelle sur deux points : Comment la téléréalité peut avoir un tel impact et pourquoi l’utilisation de l’image a-t-elle autant d’influence ?

 

Tout d’abord, les producteurs d’émissions de téléréalité cherchent à gagner des parts de marché en utilisant toute sorte de techniques qui captent l’attention du spectateur. Ces procédés ont pour conséquence la diffusion de messages et d’images souvent considérés comme négatives. En effet, la non responsabilité sociale y est représentée puisque les candidats participent à ces émissions durant un certain temps donc ne travaillent pas et n’ont pas à s’occuper du quotidien puisqu’ils sont dans un environnement protégé où tout est mis à leur disposition. De plus, la large majorité des candidats sont de jeunes adultes, cela entraîne une dégradation de l’image de la jeunesse. Ils recherchent l’exposition médiatique à tout prix et font souvent pour cela usage de violence verbale et physique. La jeunesse narcissique et sans retenue est mise en avant et érigée en modèle. Ces émissions font également la promotion de l’individualisme. Les candidats participant aux programmes avec un gain à la clé, ne font confiance à personne et ne comptent que sur eux même pour avancer dans le programme. Une certaine forme de manipulation est également présente : les candidats doivent se démarquer des autres pour plaire au public. Par ailleurs, la téléréalité est le reflet d’un changement de la société en général. Les scènes d’humiliation ne sont pas rares. En effet, certains candidats font preuve de cruauté envers d’autres personnages plus faibles en les harcelant moralement : ils deviennent des boucs émissaires. De plus, ces émissions banalisent les conflits, les candidats sont exposés à des situations déstabilisantes, les producteurs jouent sur les émotions et poussent les participants dans leur retranchement émotionnel, ce qui amène la diffusion de nombreuses images de conflits.

 

Autre conséquence de ces émissions, l’augmentation de l’exhibition de l’intime. En effet, pour montrer du «spectacle», les candidats n’hésitent plus à se dévoiler ou à porter des tenues provocantes pour les jeunes femmes ou jeunes hommes. Ainsi les jeunes ciblés par ces programmes sont confrontés à une pression médiatique. Ces jeunes sont amenés à penser que l’apparence doit avoir une place prépondérante dans leur vie. Ils deviennent ainsi dépendant de l’appréciation des autres en voulant ressembler à ces personnages de téléréalité.

 

D’après un rapport de la Commission de réflexion sur l’évolution des programmes, ces émissions de téléréalité ont pour cible les jeunes et les femmes au foyer. Si la société met en évidence les dangers et impacts que peuvent avoir ses programmes, on peut se demander pourquoi ce public les regarde. On peut trouver comme explication : l’identification du téléspectateur au candidat (âge, histoire similaire …) mais aussi une distanciation rassurante : se dire qu’on ne «ressemble pas à ce genre d’individus». Se dire qu’il y pire que nous dans nôtre mal être social : regarder des personnes ayant des attitudes indignes ou bien des paroles stupides, nous conforte dans une certaine normalité. Même si l’on est une personne fragile, en mal de reconnaissance sociale, on éprouve une sensation de supériorité à la vue de ces candidats avec des successions d’émotions changeantes (conflits, scène de communion collective…). Enfin, ces émissions posséderaient une symbolique démocratique avec l’implication du spectateur dans l’émission à travers le vote : le téléspectateur a l’impression d’en être acteur lui-même ou scénariste.

 

Par ailleurs, certains sociologues considèrent que la télévision prend le relais de l’école en ce qui concerne la construction mentale. Elle entretient l’activité cérébrale et tient également lieu de vérité : on considère que ce qui est dit à la télévision est vrai et de source sure. De plus, la présence d’émotions fortes intervient dans la mémorisation d’une image. Le téléspectateur est comme fasciné par l’image. Ainsi on peut se rendre compte de la puissance d’une représentation : «le poids des mots ne vaut pas le choc des images». Mais l’image s’impose comme réalité alors qu’elle dispose de tous les moyens pour la truquer. En effet, l’image est sujette à interprétation ainsi selon nos émotions, affects, on se créé des représentations. L’image transmet rapidement une énorme quantité d’informations dont une majeure partie sans que le spectateur ne s’en rende compte et contrairement aux paroles ou aux livres, l’image est directement interprétée. On ne mesure donc pas l’impact de cette exposition massive. En effet, les images ont besoin d’être décodées, on doit prendre du recul sur un sujet pour prendre conscience de tous ces aspects et donc pouvoir se faire sa propre opinion. Or le plus souvent cette mise à distance n’est pas effectuée et on est donc influencé.

 

En outre, la répétition de mêmes images dans la téléréalité influe sur nous, téléspectateurs. En effet, on a souvent un résumé de l’épisode précédent avec les mêmes images en permanence ou bien on retrouve dans ces émissions le même genre de scène qui font recette : les conflits ou les scènes romantiques. On est comme «scotché» : aucune mise à distance n’est possible.

L’image par son caractère pluridimensionnel : à la fois esthétique, informative, a davantage de pouvoir sur nous. Et à travers la télévision, ce phénomène est amplifié puisque l’image est combinée au son, ce qui en fait un moyen puissant d’influence sur le public. Un sentiment de réalité est donné aux téléspectateurs.

 

En conclusion, la téléréalité n’avait jusqu’à présent pas d’influence réelle, constatée sur la société mais depuis le buzz de Nabilla, on peut croire en l’impact de ces émissions sur une partie de la population.

 

En effet, la téléréalité véhicule de nombreuses valeurs à travers ces programmes. Si certaines peuvent être positives, la plupart sont peu recommandables comme la non responsabilité sociale ou la banalisation des conflits. Ces programmes sont également le reflet d’un changement de société. Le voyeurisme est très présent, cela a pour conséquence la diffusion d’images. Par ailleurs, si les cibles prioritaires de ces émissions sont les jeunes, le public peut être plus large. En effet, les téléspectateurs regardent ces programmes pour se divertir et peuvent s’identifier aux candidats mais peuvent aussi ressentir une distanciation qui les rassure.

 

Enfin, l’utilisation de l’image peut influencer le téléspectateur. En effet, la télévision est considérée comme un objet de divertissement mais aussi culturel : ce qui y est dit est vrai. Les images diffusées peuvent êtres interprétées différemment en fonction de la tournure choisie par les réalisateurs. Le téléspectateur peut alors facilement croire en quelque chose alors que la télévision dispose de tous les moyens pour truquer certaines images et donc créer des histoires. Le spectateur n’est pas toujours conscient de cela et ne prend souvent pas le temps de prendre du recul sur ce qu’il vient de voir. Il est donc influencé par ces images.

 

Ainsi, on peut dire que la téléréalité à travers l’utilisation de codes et de procédés peut avoir un réel impact. La télévision par la combinaison de l’image au son est moyen puissant pour influencer le public.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5)La télé-réalité : un tabou ?

Est-il tabou d’évoquer la téléréalité ? Y a-t-il une certaine pudeur à cacher les programmes que nous visualisons ?

 

Concernant la télé-réalité, certaines émissions comme Secret Story sont sujet au voyeurisme qui d’après le dictionnaire Larousse est une «déviation consistant à épier autrui à son insu dans des conduites impliquant l'intimité (rapports, toilette)». Il est ainsi devenu aujourd’hui le propre des émissions de téléréalité. En surveillant 24h/24 les candidats, le téléspectateur participe à leur vie privée en tant qu’observateur et met donc à nu l’intimité des candidats, il est donc un voyeur sans le vouloir à travers les images choisies par les producteurs. En effet, ces émissions sont devenues de plus en plus vulgaires, parfois perverses, mais continuent à fasciner les téléspectateurs grâce aux différentes techniques de manipulation.

 

Quel est l’impact sur le téléspectateur ?

Ces émissions n’ont qu’un seul but, faire du profit et pour l’atteindre, elles abrutissent le téléspectateur, en le faisant entrer dans leur jeu (suivre les candidats, s’y attacher, voter…) Ceci n’était pas le but premier de la télévision qui était d’informer, d’instruire et de divertir tout en la rendant indépendante intellectuellement. Pourtant, ces émissions font aussi réfléchir sur la condition humaine, elles rassurent le téléspectateur. Les candidats sont l’image caricaturée de celui qui regarde, il se reconnaît en eux par certains aspects de leurs personnalités. Cependant, le téléspectateur prend aussi des distances car il est caché derrière son écran ce qui lui permet aussi de rejeter les actions des candidats.

 

«C’est ce double rôle de l’image qui produit un effet de "fascination" (attirance et rejet) et permet à un public jeune de se dire : “Ceux qui sont là, c’est un (im)possible moi-même”.

 

Les téléspectateurs se reconnaissent donc un peu dans ces candidats, mais la plupart pense valoir mieux que ces derniers et n’irait participer à ces émissions. Le téléspectateur se doute bien que ces émissions sont pré-écrites et les regardent donc comme un film pour se divertir, comme si ce n’était pas la réalité, il préfère ainsi se détacher de la vérité de ces programmes et ne va pas chercher la complexité. Il se rassure en voyant des candidats présentés sous certains aspects, le plus souvent exagérés par les images choisies par la production, car il les trouve plus bête, moins intéressant que lui. Donc il continue à regarder l’émission pour observer comment évolue le candidat qui lui ressemble le plus.

 

Le téléspectateur en arrive à normaliser les actions qu’il observe même si certaines sont choquantes. Comme elles sont diffusées à la télévision, elles ont été validées par le CSA et cela les transforme en des situations normales. Cela lui retire donc le tabou qu’il aurait pu éprouver à évoquer ce dont il regarde.

 

Avec Koh Lanta, il y a eu beaucoup de critiques et de remises en question de cette téléréalité qui est en train de dépasser les limites. La dernière saison n’a donc pas été diffusée. Ce genre d’accident était déjà arrivé avec l’émission «Trompe-moi si tu peux» de la chaîne M6 qui poussait les participants à l’infidélité. Trois jours avant son lancement, l’un des candidats a mis fin à ses jours. C’était le premier suicide en relation avec la téléréalité et l’émission n’avait pas été diffusée.

 

Cependant, il existe aussi des aspects positifs, grâce aux médias, comme l’exemple de Nabilla avec son «Allô quoi ?» qui lui a fait de la publicité ainsi qu’à l’émission. Le tabou d’évoquer la téléréalité est tombé car même les plus grands périodiques et les journaux télévisés en ont parlé comme une nouvelle de la plus haute importance. Même si tout le monde s’est moqué de Nabilla et de sa manière de s’exprimer, qui aujourd’hui n’a jamais entendu «nan mais allô quoi ?» et toutes les dérives qui se sont développées autour (publicité IKEA, reprises humoristiques…). Le fait d’en parler et d’en reparler, avec les différentes parodies, n’a fait qu’aider la téléréalité et Nabilla qui est devenue célèbre grâce a cela.

 

Ainsi, il y a un certain tabou à évoquer la téléréalité, aussi surnommée la télé-poubelle à cause de sa vulgarité et de son peu d’intérêt intellectuellement. Cependant, elle revient parfois sur le devant de la scène lorsqu’elle dépasse les limites de l’acceptable et que la société se retrouve devant la vérité de ses émissions.

 

 

 

 

 


 


 

Conclusion

Par définition, la téléréalité consiste à montrer la réalité. Mais, les émissions de téléréalité sont de plus en plus nombreuses et variées, essayant toutes de dépasser les limites pour avoir un taux d'audience en hausse. Les téléspectateurs ne se contentent donc plus de regarder les candidats du «Loft Story» en train de faire la vaisselle ou de bronzer devant la piscine par exemple. Pour répondre à ce manque d'intérêt de la part du public, les producteurs décident de mettre en scène des situations pour capter l'intérêt des téléspectateurs.

 

La Mise en scène commence lors des castings pour trouver les candidats qui participeront à un jeu. Les producteurs ont des choix stratégiques, ils choisissent des candidats avec du potentiel (qui ont un caractère et un tempérament qui assurera l'action durant le jeu), stéréotypés (pour pouvoir « ressembler » à une catégorie de personnes) et qui ont le plus de chance d'avoir un avenir dans l'univers du «showbiz». Ces candidats sont de moins en moins «normaux», en effet, les producteurs engagent maintenant des personnes ayant un minimum d'expérience.

 

Pendant la période du jeu, la mise en scène se caractérise par la manipulation des candidats; ils sont les esclaves de la production, ils doivent suivre un scénario écrit sans leurs avis dans lequel ils sont encouragés a être individualistes et en conflit avec les autres. Ils ne peuvent que s'exécuter et donner au public ce qu'il veut. Le fait que ces émissions suivent un scénario pousse la production à inventer des situations; romances, amitiés, disputes etc.. Les producteurs fournissent de la musique, pour que les candidats se défoulent, de l'alcool, pour qu'ils se «lâchent» et la diffusion de vidéo personnelles pour faire ressortir leurs émotions. Ainsi la production mets à la disposition des candidats des choses qui les toucheront automatiquement et qui auront des répercussions sur le déroulement du jeu.

 

A cause de ces mises en scène, on peut donc remettre en cause le terme « réalité ».

 

Désormais la téléréalité est en concurrence avec internet. Elle envahit Internet pour se rendre plus visible au regard des jeunes, Internet ne montrant pas les choses de façon censurée, elle imite donc ce modèle de non-censure. Les producteurs des émissions créent des sites internet qui permettent de visionner la maison et les habitants 24/24h, avec en plus les profils de tout les candidats, les résumés des quotidiennes, mais aussi des primes.

Les Fans contribuent aussi à ce développement puisque l'on peut compter de nombreux blogs sur les émissions et leurs participants, des vidéos postées sur «Youtube» et des groupes de fans sur le réseau social «Facebook».

Internet prend alors une grande place dans la part de popularité de ces émissions puisqu'il permet une plus grande visibilité et la création d'un certain bouche-à-oreille. De plus, le public se sent plus proche des candidats.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

-Lexique :

*TECAD : Technique d'Expression, de Communication, d'Animation et de Documentation

* CSA : Conseil Supérieur de l’Audiovisuel

 

-Images fixes :

*logo Endemol

*logos de plusieurs émissions (koh-lanta, secret story, l'amour est dans le pré)

 

-Film «Le prix du danger» 1983, réalisé par Yves Boisset
 

-Sites Internet :

*http://limprevu.fr/affaire-a-suivre/jeux-tele-gloire/

 

*http://www.ouest-france.fr/culture/en-60-ans-les-candidats-des-jeux-ont-bien-change-3431991

 

*http://www.infojeuxtv.fr/category/audiences-2/

 

*http://www.toutelatele.com/top-10-des-audiences-des-jeux-tv-money-drop-et-les-12-coups-de-midi-imbattables-67403

 

*http://www.franceinter.fr/emission-le-zoom-de-la-redaction-devenir-fou-ou-devenir-un-autre-la-dure-telerealite

 

*http://television.telerama.fr/television/jeremie-assous-l-avocat-qui-fait-trembler-la-tele-realite,31525.php

 

*https://www.monde-diplomatique.fr/2013/05/PERRENOUD/49055

 

*http://www.senat.fr/rap/o97-169/o97-16964.html

 

*http://www.arte.tv/fr/la-lutte-contre-la-manipulation-de-la-tele-realite/3418414,CmC=3418408.html

 

*http://latelerealitetpe.canalblog.com/archives/2011/02/03/20295111.html

 

*http://tele-realite-tpe.e-monsite.com/pages/les-enjeux-economiques-et-sociaux-de-la-tele-realite.html

 

*http://television.telerama.fr/television/jeremie-assous-l-avocat-qui-fait-trembler-la-tele-realite,31525.php

 

*http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/t%C3%A9l%C3%A9-r%C3%A9alit%C3%A9/96353

 

*http://www.melty.fr/tele-realite-mode-d-emploi-qu-est-ce-qu-on-regarde-reportage-a210697.html

 

*http://telerealite.e-monsite.com/pages/qu-est-ce-que-la-tele-realite.html

 

*http://www.arch-image.com/2007/05/05/89-pouvoir-de-l-image-et-manipulation-1ere-partie/

 

*http://www.ufapec.be/files/files/analyses/2010/10-image.pdf

 

*http://www.arte.tv/fr/la-lutte-contre-la-manipulation-de-la-tele-realite/3418414,CmC=3418408.html

 

*https://infokiosques.net/imprimersans2.php3?id_article=154

Bibliographie

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